À QUOI TU PENSES ?

«  Ancrer le Théâtre dans la vie quotidienne. Accueil du public. Casser les barrières
entre le public et les acteurs, désacraliser la représentation
Des bouts de textes, des bouts de vie au fil des jours et de la nuit.
Nos envies, nos désirs, nos dégoûts, nos amours, nos guerres intérieures, nos
chansons, nos silences. Ils sont joyeux.
Où est-on ? Ils se taisent et nous regardent. Dessous couve une tempête.
On rit. Un rire à la Thomas Bernhard.
C’est parti ? Mais où ? Les silences parlent autant que les mots. C’est justement l’une des
questions de ces 2 anonymes (Ils n’ont pas de nom) liés comme Laurel et Hardy ou
Vladimir et Estragon.
Le couple qu’ils forment est aimanté par l’amitié. Que le lien entre nous soit intuitif et qu’il ait
l’évidence d’une respiration.
Ancrer le théâtre dans la vie quotidienne. Casser les barrières entre le public et les acteurs,
désacraliser la représentation.
« Parler l’intime à voix publique » Duras
Être au jeu pleinement comme l’enfant qui joue dans son bac à sable.. Avoir l’impression
d’inventer tout ce qu’on dit sur le moment sans se regarder ni se juger.
J’ai toujours cherché des textes qui parlent et critiquent le réel, mais « où le vent souffle ».
Je cherche des textes dont les silences nourrissent les mots dits. Je cherche aussi des
histoires à raconter, de ces histoires qui relient les destins ordinaires aux destins de tous.
Beckett fait partie de ceux là.
Nous trouvons tous un goût à la vie. Comme l’a dit Camus « on ne se suicide pas et on
serait bien empêché de dire pourquoi ! »
Ecrire à partir de cette étrange suite de mystères qu’est l’existence, une légèreté qui sait le
poids du tragique.
Si vous pouviez dire en sortant de cette représentation « ce n’était pas du théâtre » ce serait
un bon signe pour moi !! Je ressens tellement le désir d’un théâtre qui n’en serait plus mais
juste un lieu du laisser être. Eliminer le mentir pour révéler son soi véritable.
Avec ce montage de textes, nous passons du récit au dialogue, nous brouillons le passé et le
présent. Irradier le désarroi de vivre d’une élégance joyeuse, désarmer le drame d’un
trait d‘humain et toucher au coeur pour dévoiler l’humain en nous.
Avec Gilles nous avons besoin de vos rires de vos larmes de vos silences.
C’est comme si je portais en moi un enfant ou la nostalgie de cet enfant perdu. On va
essayer de livrer des secrets qui éveillent les vôtres. C’est vous, c’est nous qui nous nous
étonnons d’être nés, de vivre et donc de parler. On va chercher avec Gilles, à être au bord du
silence de l’intime. Entre tristesse inconsolable et joie. On s’avance vers vous pour vous
dire qu’on n’est pas d’ici !!!
Par votre présence des choses inconnues se révéleront.

Edgar Morin divise la vie en prose et en poésie, et dit que l’on ne peut pas vivre uniquement
dans la prose. L’homme a besoin de poésie.
Si jouer c’était inventer, réinventer chaque soir, ce qu’on a joué la veille.
Comme le dit Pessoa :
« Il faudrait que tout ce qu’on fait soit des choses qui nous arrivent, des sensations »

Dire la vie autrement que dans la vie, mais pas comme dans le théâtre, et surtout sans
tricher… essayons d’être toujours dans l’intimité, de se parler comme on se parle, avec en
même temps une dimension poétique très forte. On va essayer d’être page blanche, être
entièrement, complètement, ici et maintenant.
A quoi tu penses ? Des pensées qui me ramènent à l’irrémédiablement perdu de mon
enfance. C’est les enfants qui jouent le mieux puisqu’ils croient à leur jeu.
J’ai mis tant de temps à devenir enfant. Un enfant secret garde mon jardin.
« L’enfant vit de questions et c’est de réponses que l’homme meurt » Michaux
Ce qui parle à notre coeur d’enfant est ce qu’il y a de plus profond. J’essaie d’aller par là.
J’essaie seulement.
« Nous avons tant parlé toi avec moi, comment se rappeler qui a dit quoi ? »
Les arbres s’arrangent toujours pour faire quelque chose de beau. Voilà tu sais tout. »
« Aimer, c’est l’innocence éternelle et l’unique innocence est de ne pas penser » Pessoa
On serait heureux malgré la souffrance. Alors ça serait oui ? On serait heureux à paître
comme des vaches dans des prairies suisses !
Puisse ce moment vous donner envie de venir vous asseoir souvent parmi nous !
Alors Gilles, rageons de bonne humeur !!! Je ris en pleurs. Et puis le théâtre c’est quand
même une cachette pour ceux qui ont enfoui leur enfance dans leur poche. On voyage avec
son enfance. On est de son enfance comme on est d’un pays. Tout compte fait, je crois que
j’ai parlé d’amour.
Dire au revoir au théâtre pendant qu’il se repose, lui dire qu’il fût tous les jours et
pendant 37 années la maison de mes rêves. Entendre encore un peu son coeur battre
dans le silence du plateau, se taire devant la salle endormie et s’en aller
discrètement.
Vous êtes comme chez vous, ou presque : vous êtes comme chez moi. Merci d’être là.
Merci
M.B

http://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/haute-vienne/limoges/a-quoi-tu-penses-la-derniere-passerelle-de-michel-bruzat-2888249.html

Avec la complicité involontaire de Henry Bauchau, Beaucarne, Beckett,
Michèle Bernard, Bobin Brecht, Calaferte, Colette, Copeau, Dickinson, Dubillard,
Fontaine, Gabily, Guigon, Leprest, Neruda, Orlan, Pessoa, Siméon..
PS : J’aime ces auteurs, ils sont comme les arbres au bord d’une route. Ils se
tiennent là, plantés, sur le côté de notre chemin intérieur.
Ps : Merci d’éteindre vos portables

Article Chris Dussuchaud

Programme

À quoi tu penses ?

- 20h
Mardi 12 décembre
- 20h
Mercredi 13 décembre
- 20h
Jeudi 14 décembre
- 20h
Vendredi 15 décembre
- 20h
Samedi 16 décembre
- 18h
Dimanche 17 décembre

Date

12 - 16 Déc 2023
Expired!

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