RENCONTRE

Michel Bruzat

« La Prose du Transsibérien » Blaise Cendrars (1913)

Pendant longtemps, j’étais persuadé que Cendrars avait
vraiment pris le Transsibérien, mais finalement non, il n’était
jamais monté dans ce train.

« Dis donc Blaise, le Transsibérien, tu l’as vraiment pris ? » et il répond « Mais
qu’est ce que cela peut faire, puisque je l’ai fait prendre à tous ! » Je vais essayer
de prêter ma voix au voyageur.

« La France contre les robots » Georges Bernanos (1947)… Comment penser
librement quand tout concourt à anéantir nos vies intérieures ? Ecrit en 1947, une
perception incroyablement visionnaire du XXI siècle, Bernanos dénonce tout ce qui
conspire à l’anéantissement de la vie intérieure sans laquelle nos libertés ne sauraient
être véritables. Ce qui est vertigineux, c’est de mesurer combien cette pensée nous est
utile et précieuse aujourd’hui. Bernanos est l’héritier du siècle des lumières.

« Penser c’est dire non » Camus… Camus parle une langue que je comprends, c’est
un homme comme nous, avec ses lâchetés et ses révoltes, mêlant toujours la part
sombre et la joie de vivre. Plaçant sa vie, son oeuvre à mi chemin d’un « nihilisme
extrême et d’un espoir illimité »

« S’il est vrai que le pain est le plus nécessaire, apprenons à préserver le souvenir
de la bruyère » « chaque génération sans doute se croit vouée à refaire le
monde. La mienne sait qu’elle ne le refera pas, mais sa tâche est peut-être plus
grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse. »

Goût du bonheur, dignité des pauvres, fraternité du sport, obscure et absurde présence
de la mort. – MB